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La bourse Tihanyi aide un duo mère-fils dans sa poursuite de l’excellence

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Par Dwayne Tingley

Des plus vives critiques aux paroles d’encouragement les plus enthousiastes, Gabriel Mastromatteo a tout entendu de la part de l’entraîneure des Swimming Sharks de Kenora.

« Elle est sévère, mais seulement quand c’est nécessaire et généralement, elle a une bonne raison », assure Gabriel, gagnant d’une médaille d’or, d’argent et de bronze des Championnats panpacifiques juniors aux îles Fidji.

C’est que l’entraîneure du spécialiste de la brasse de 16 ans est nulle autre que sa mère. Lorsqu’elle n’est pas en train de servir de mentor aux 54 nageurs d’élite du club du nord de l’Ontario, Janet Hyslop enseigne dans un programme d’immersion en français.

« Elle est sévère, mais elle me pousse à m’améliorer. Je sais qu’elle le fait pour que j’atteigne mes objectifs. Elle m’aide tous les jours, et j’en suis très reconnaissant. Elle est là pour moi à toutes les compétitions », fait-il valoir.

Gabriel et Janet sont les récipiendaires de la bourse Jeno Tihanyi de Natation Canada pour la saison 2018-2019. Celle-ci est remise chaque année à un duo entraîneur/athlète qui travaille ensemble pour atteindre des objectifs ambitieux. C’est une reconnaissance du potentiel de haute performance doublée d’une contribution financière pour l’entraînement et le perfectionnement professionnel.

Janet admet que ce n’est pas toujours rose, mais qu’en règle générale, Gabriel est « facile à entraîner ».

« C’était plus difficile il y a quelques années parce qu’à 14 ou 15 ans, on ne trouve pas sa mère très cool et on n’écoute pas toujours », avoue-t-elle. Nous avons travaillé notre communication et il a fallu tous les deux apprendre à tracer une ligne entre la piscine et la maison. Ça fonctionne la plupart du temps et c’est beaucoup mieux comme ça. »

Par-dessus tout, elle est très fière que son fils s’entraîne chez elle, à Kenora.

« Gabe porte sa casquette de Kenora aussi fièrement que la feuille d’érable. Pour lui, la bourse représente une victoire pour tous les clubs de petites villes. Ce n’est pas vrai qu’il faut venir d’une grande ville ou d’un club prestigieux pour exceller. Le succès est à la portée de tous les nageurs canadiens qui travaillent fort et qui écoutent leurs entraîneurs. Je ne dis pas ça parce que c’est facile, les petits clubs ont leur lot de défis, mais il y a de belles histoires partout. »

Un de ces défis est la fermeture de la piscine de Kenora le 28 juin.

« Cela signifie que nous ne sommes pas souvent à la maison pendant la période cruciale qui précède les compétitions. Nous passons d’une piscine de 50 mètres à l’autre », explique-t-elle.

Le duo est toujours à la recherche de solutions imaginatives et originales pour s’entraîner et participer à des compétitions. Gabriel et Janet peuvent cependant compter sur l’aide du programme NextGen de Natation Canada qui leur permet de se rendre à Toronto pour travailler à l’Académie de natation de l’Ontario sous la direction de l’entraîneur-chef Don Burton.

« L’an dernier, nous y sommes allés six fois. Depuis le début de l’année, nous y sommes déjà allés une fois, et nous prévoyons retourner à l’Université de Toronto quatre fois d’ici la fin de l’été », indique Janet.

La mère et le fils n’ont d’autre choix que de solliciter la générosité de leur entourage pour se permettre le voyage à Toronto : ils logent dans la famille, chez des amis ou chez une connaissance du monde de la natation. Gabriel part souvent le premier et sa mère le rejoint plus tard pendant la semaine d’entraînement.

« Le prix me permettra d’aller avec lui à Toronto cet été et de travailler avec mon mentor Byron (MacDonald) à l’Université de Toronto pendant la première phase d’entraînement de Gabe au lieu de l’envoyer tout seul », se réjouit Janet.

Gabriel nage deux heures par jour, tous les jours sauf le dimanche, en plus de passer une heure au gymnase. Il veut rester à Kenora le plus longtemps possible pour réussir dans la vie, à l’école et à la piscine.

« Mon but est de continuer à m’améliorer et de représenter le Canada le plus souvent possible », indique le jeune athlète qui a déjà fait de la compétition dans une foule de sports avant de se consacrer entièrement à la natation.

Janet est aussi l’entraîneure de son fils Tazio, 11 ans, et fille Emilia, 14 ans. Son mari, Steve, est d’un grand soutien et motive le reste de la famille à s’améliorer.

« Gagner une bourse qui commémore le Dr Tihanyi et son héritage est encore plus touchant parce que toute la communauté admire sa contribution à la natation canadienne », dit-elle.

Le Dr Tihanyi, ou Doc comme on l’appelait souvent, a été entraîneur de natation pendant 51 ans. Il était reconnu pour sa philosophie d’entraînement qui pousse à l’amélioration. La bourse a été établie en mémoire de son héritage, de façon à encourager d’autres entraîneurs et nageurs à travailler en étroite collaboration pour viser l’excellence.